De l’anthropomorphisme vers la banalisation du meurtre !

« D’antan, de l’utilisation du chien de travail dans les fermes, à son passage sur nos canapés, que s’est-il passé ? »

 

Ceux qui me connaissent un peu savent qu’en plus de mon expérience dans le domaine cynophile, je possède 16 ans d’expérience dans le milieu des chevaux. Ce n’est pas pour vous raconter ma vie que je vous dis ça, mais pour me permettre quelques comparaisons qui je l’espère vous offrirons un nouveau regard sur notre ami canin.

 

Des traces de la domestication du chien datant de plus de 30 000 ans ont été retrouvées, tandis que les chevaux auraient été domestiqués il y a seulement 6 000 ans. Lorsque vis-à-vis de la loi l’un est considéré comme un animal de compagnie, l’autre n’est encore que du bétail. Notre fidèle destrier ne fait pas le poids « même avec ses 500 kg » face au chien, considéré comme le meilleur ami de l’homme, il fait aujourd’hui parti intégrante de notre société et est devenu un véritable membre à part entière dans nos foyers.

 

« Super, me direz-vous ! …et bien pas tant que ça… »

 

Les professionnels, éducateurs, comportementalistes, vétérinaires… sont faces à toujours plus de cas présentant des troubles du comportement. Des animaux qui n’ont jamais été aussi bichonnés mais qui sont pourtant de plus en plus malheureux.

            Le chien d’antan n’entrait pas dans nos maisons, il vivait dehors, comme les autres chiens du foyer, il était apprécié par la famille notamment parce qu’il lui était indispensable. Il protégeait les troupeaux ou les guidait dans les alpages, travailleur acharné il prenait sa mission très à cœur et le berger l’en remerciait grassement. Ses dernières années, lorsqu’il fît trop vieux pour accomplir sa tâche, il pouvait rester à la ferme, puis mourrait de sa belle mort dans la chaleur de la paille, dévoué à son maître et rêvant de brebis.

 

            Notre chien moderne n’a plus d’objectifs, plus de travail, plus de réflexions intellectuelles, nous nous sommes même convaincus qu’un bout de verdure est suffisant à son épanouissement (je vous autorise 2 minutes de réflexion anthropomorphique et vous laisse imaginer votre vie à tourner en rond dans votre grand jardin, faire 2/3 trous, 3/4 fois le tour, aboyer 5/6 fois, rentrer le soir, manger, dormir, et répéter ce même programme chaque jour). Découlant de ce nouveau mode vie, l’apparition de nombreux troubles du comportement.

Nous nous concentrerons sur le développement des comportements stéréotypés : aboiements intempestifs, chiens qui courent sans cesse le long du grillage ou fait de nombreuses fois le pourtour du terrain, etc... ces attitudes n’ont qu’une cause responsable : l’ennuie (il est normal qu’un chien de garde monte la garde, mais lorsque ce comportement devient excessif il en devient anormal) …en découle souvent des troubles plus graves : mutilation, destruction, fugue…

 

Le chien est aujourd’hui l’incompris d’une société malade dont il n’a jamais demandé à faire parti.

Il est en quelques années devenu un substitue d’amour, un enfant, un pansement thérapeutique …un meilleur ami. Un meilleur ami qu’on abandonne ou assassine s’il ne se montre pas capable du comportement socialement « humain » qu’on attendait de lui. Après lui avoir attribué l’importance d’un être humain, la suite ne pouvait qu’être de lui demander de se comporter en tant que tel.  

 

« Il n’y a pas de chiens méchants,

Il n’y a pas de chiens gentils,

Il n’y a pas de qualificatif humain qui convienne aux chiens,

Il y a des chiens. Voilà tout. » Isabelle Vieira

 

Régulièrement on peut lire dans les journaux, entendre aux informations, des faits de chiens étant condamnés pour avoir mordus gravement, notamment des enfants, des chiens mal-éduqués, mal-compris, mal dans leur peau. Régulièrement des éducateurs, comportementalistes… que j’appellerai charlatans ou assassins, prononcent des recommandations d’euthanasie sur des chiens qu’ils n’ont pas pris la peine de toucher.

Le droit de tuer est devenu une chose courante, dont la société tente de se montrer déculpabilisante lorsque l’animal n’entre pas dans son « moule ».

 

En vient mon lien avec le cheval. Animal de proie, rapide et puissant, domestiqué plus tard que son homologue canin. En promenade ou en compétition, il est souvent utilisé pour monter sur son dos. Bien que son propriétaire lui porte soin et affection, il prend rarement une place à part entière dans les familles, il est aimé pour ce qu’il est et ce qu’il offre mais rarement comme un homme ou un enfant. De par sa taille il ne peut de toute façon vivre au sein du foyer mais on apprécie de lui rendre visite régulièrement. Le cavalier à conscience que sa monture possède la force et la vivacité de le tuer d’un seul coup de pied et que l’éducation de ce dernier et ses connaissances éthologiques sont sa meilleure sécurité.

 

En milieu équestre, les accidents mortels sont réguliers (chutes, coups de pied…), mais les chevaux ne sont pas pris à parti, ils ne sont ni rejetés, ni euthanasiés.

Le cavalier est conscient des risques inhérents à la discipline et du contact avec un animal qui ne possède peut-être pas notre intelligence, mais possède une force physique ô combien supérieure et qui fait du mieux qu’il peut pour s’adapter à un mode de vie qui n’est pas le sien.

Ce n’est qu’un animal ! …peu importe la valeur sentimentale qu’on lui octroie, l’homme ne devrait jamais oublier ce fondamental.

 

« Ne faîtes pas porter à la bête, le fardeau d’être un humain ! »

 

Evidemment on pourrait débattre des pages entières sur les bonnes ou les mauvaises manières de faire ou de penser des uns et des autres, c’est pour cela qu’on se concentrera sur ce point précis uniquement.

 

Les fautes ne devraient jamais être incombées à l’animal, qu’ils soient mal socialisé, mal éduqué, mal compris, il est du devoir de l’Homme qui l’a fait entrer dans sa vie d’en assumer la responsabilité, usant de sagesse et d’humilité pour apprendre à reconnaître ses limites et sachant demander de l’aide lorsque celles-ci sont atteintes.

 

 

Canis Naturae

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